SEPTIME SEVERE (193-211)

Avec les SEVERES nous entrons dans une autre période tout aussi passionnante que les précédentes. Septime Sévère, tout d'abord élimine ses rivaux directs, Albin et Pescennius Niger, mettant fin à une époque difficile pour Rome où l'on a même vu un empereur "acheter" l'Empire (Dide Julien)!

Très vite, Septime cherche à créer une dynastie en associant ses très jeunes enfants au pouvoir. Ce sont Geta et Bassianus (qui sera rebaptisé Marc Aurèle par son père) , que l'on connaîtra après sa mort sous le nom de Caracalla.

Les femmes vont jouer un rôle essentiel dans la vie politique romaine sous les Sévères.

D'abord Julia Domna, épouse infidèle de Septime Sévère et mère de Geta et Caracalla, puis Julia Maesa, sa soeur grand-mère de Elagabale et Sévère Alexandre, avec ses filles Julia Soemias et Julie Mamée.

Septime est d'origine africaine. Avec lui commence l'arrivée au pouvoir de provinciaux d'ascendance non romaine. Il sera le seul empereur né dans la Province Romaine d'Afrique.

Julia Domna est syrienne comme sa soeur Julia Maesa.

L'Empereur de Rome n'est plus vraiment romain même s'il est citoyen de Rome.

Cette histoire qui cesse avec Sévère Alexandre est très étonnante:

    - des empereurs d'origine non romaine

    - des guerres perpétuelles, Caracalla est plus souvent dans les camps qu'à Rome (c'est sa mère qui assurera l'interim)

    - des flots de sang (affaire d'Alexandrie, son mariage avec la fille du roi des Parthes, prétextes à un gigantesque bain de sang à chaque fois, assassinats divers)

    - un fratricide (assassinat de Geta par Caracalla dans les bras de sa mère)

    - des décisions qui ont changé l'empire :

      Sous le règne de Caracalla, pendant qu'il défend les frontières, sa mère, influencée par les anciens   conseillers de Septime Sévère :
                . Augmente le nombre des fonctionnaires et perfectionne ainsi les rouages administratifs de Rome
                . Établie un catalogue des routes de l'Empire avec les noms des principales cités et les distances   qui les séparent (le but est avant tout militaire)
                 . Elle augmente les impôts de façon importante
                 . Elle réforme la monnaie :
                   . Réduction du poids de l'aureus
                   . Création de l'antoninien =  2 deniers mais avec moins d'argent que le denier

 

    - une tentative, avec Elagabale, d'implanter un monothéïsme de type sémitique à Rome !

 

LES MONNAIES RACONTENT UNE PARTIE DE CETTE HISTOIRE.

 


En cliquant sur la photographie vous aurez une description sommaire de la monnaie.

 

 

GETA (209-212)

CARACALLA (198-217)

denier de Rome, 3.03 g, TTB, frappe de 206

Avers: ANTONINVS PIVS AVG

Revers: PONTIF TR P VIIII COS II

soit Pontife Pouvoir tribunicien pour la 9e fois, consul pour la 2e fois.

au revers, Caracalla manteau au vent sur un cheval cabré, tenant une haste de la main, pointe en arrière.

Dans le cohen sa cote est de 4 frs or, cette monnaie est absente des archives CGB (929 deniers)  et absente du site Wildwinds.

 

Elle semble plus rare qu'il n'y paraît avec cette représentation équestre du revers.

Savoca coins 25 août 2018 n° 1504

sesterce frappé à Rome en 215. Entre 215 et 216 Caracalla est à l'initiative d'au moins 3 massacres de la population en Égypte. Les raisons en sont variées : il n'aurait pas apprécié les quolibets le concernant, il se venge du soutient des égyptiens à l'égard de son frère qu'il assassine (ou fait assassiner) en 211, il aurait été appelé le grand Gétique, jeu de mots qui peut tout aussi bien rappeler ses victoires contre les Gètes que l'assassinat de son frère Géta.

Ce sesterce commémore sa présence néfaste en Égypte.

Avers: M AVREL ANTONINVS - PIVS AVG GERM.

Revers: P M TR P XVIII IMP III COS IIII P P// SC, Isis (déesse mythique de l’Égypte) et Caracalla sont debout face à face. Isis est drapée, marchant à droite, tenant des épis de la main droite (l’Égypte est le grenier à blé de Rome) et un sistre (instrument de musique à percussions)  de la main gauche ; Caracalla est debout à droite, vêtu militairement, le pied droit posé sur un crocodile (rappelant l’Égypte qu'il écrase) , tenant un sceptre de la main gauche.

Très rare : R3

Numismatik Naumann, Auction 69 septembre 2018

 

Caracalla Thrace. Perinthos.  AD 211-217.
Medaillon AE
45mm., 44,61g.
Avers: AVT K M AYP CEOVEP ANTΩNINOC AVG, laureate, draped and cuirassed bust right / Revers :ΠEPINΘIΩN/ ARTIAΠYTIA/ NEΩKOPΩN, two temples facing each other, prize urns above.

sur 8 monnaies identiques trouvées dans différentes ventes passsées, les diamètres vont de 35 mm à 43 mm et les poids de 26,82 g à 40,18 g (26,82; 29,52 ; 32,89 ; .... ; 36,48 ; 39,53 ; 40,18 g).

Cet exemplaire est donc exceptionnellement grand et lourd.  Savoca coins auction12 lot 358. Très rare (RRR)

VOLOGESE VI (207-222/223)

Après la mort de Vologèse V, ses fils entrent en conflit pour s'assurer le trône. C'est Vologèse, le fils aîné, qui s'impose. Caracalla profite de cette opposition qui fragilise l'Empire parthe pour entrer en guerre sous de fallacieux prétextes. Vologèse VI perd son titre de « Grand-Roi » après une guerre civile de quatre ans (208-212) contre son frère Artaban V qui poursuivra la guerre contre Rome.

 

MACRIN & DIADUMENIEN (217 - 218)

ELAGABALE (218 - 222)

ALEXANDRE SEVERE (222 6 235)

LES MONNAIES DU LIMES POUR LES SÉVÈRES

Il s'agit de monnaies, souvent des deniers, frappés ou coulées, imitant ou reproduisant les monnaies officielles.

Questions :

- à l'instar des minimis de la deuxième partie du IIIe siècle,sont-ce des "monnaies de nécessité" créées par les populations locales en mal de numéraire pour les transactions commerciales au quotidien ? D'où l'expression souvent employée "d'atelier incertain."

- Ou sont-elles des monnaies fausses fabriquées par des faussaires ?

- Sont-elles des monnaies officielles frappées ou coulées avec un argent de bas aloi ou des monnaies saucées au cœur de cuivre, pour des raisons économiques évidentes ? Le manque de numéraire pour payer les soldats a peut-être obligé les armées à ce type de pratique ?

 

Elles proviennent des régions limitrophes des frontières germaniques à l'est de l'empire. Ce qu'on appelle le limes.

Voici tout un lot acheté chez Nauman (novembre 2018) excepté le premier denier de Julia Domna que je possédais déjà.

Certaines de ces monnaies de Marc Aurèle et Faustine Jeune, sont en argent de bas aloi certes mais elles peuvent faire illusion.

Les autres sont pour les Sévères (Septime Sévère, Julia Domna, Plautille et Alexandre Sévère).

Celles de Julia Domna ont un % d'argent suffisamment élevé pour avoir l'apparence d'une monnaie officielle, les autres monnaies sont en cuivre. Probablement étaient-elles saucées à l'origine, c'est-à-dire recouverte d'une fine pellicule d'argent comme le seront plus tard, les billons.

Les poids de ces monnaies est plus léger que les poids officiels : ex denier de Marc Aurèle dont le poids officiel est autour de 3.38 g, est ici à 2.60 g.

Certaines peuvent paraître, à première vue, officielles. Une étude des images agrandies de ces monnaies montre systématiquement des traces (micro globules, arrondie des légendes, brulures...) ce qui prouve que ces monnaies ont été coulées même si n'apparait pas de trace d'arbre de coulée comme sur certains bronze de Postume (voir par ailleurs).

Une autre question: Quand ont elles été émises ?

A priori, on peut penser que les monnaies avec un taux d'argent suffisant pour que la monnaie paraisse être en argent, ont été émises en premier, soit:

- pour Marc Aurèle et Faustine, après 169

- pour Julia Domna, après 213

Mais cela veut dire que les monnaies de Septime Sévère et Plautille, ont été émises après 213 bien que frappées à Rome entre 197 et 202.

Quant aux monnaies d'Alexandre Sévère, elles sont émises après 232, les deux monnaies étant de facture très proche (allure générale de la monnaie, poids lourds par rapport aux autres monnaies) , sortent probablement de la même fonderie.

Assassiné en 235, peut être sur l'ordre de son successeur Maximin, il est peu probable que les monnaies aient été émises sous le règne de Maximin avec son accord.

La thèse de monnaies de nécessité émises par des populations locales en mal de numéraire pour les transactions au quotidien, semble plus cohérente. On moule à partir des monnaies officielles dont on dispose encore des exemplaires, sans s'occuper de l'empereur qui les a frappées à Rome.